A l’occasion de la rencontre des présidents J. Biden et V. Poutine à Genève le 16 juin, des parlementaires soutiennent la politique de non-emploi en premier de l’arme nucléaire (No-First-Use policies) et à la fin de la course à l’armement nucléaire.

Une lettre ouverte aux présidents Biden et Poutine est soutenue par plus de 900 parlementaires, dirigeants politiques, chefs militaires, universitaires et représentants/membres d'organisations religieuses et de la société civile.

Des membres du Congrès américain introduisent une législation appelant à l'adoption de politiques de non-emploi en premier (NFU) et à la fin de la course aux armements nucléaires.

De nombreux parlementaires issus de différents États (doté de l’arme nucléaire, allié à l’un de ses Etats ou encore non doté de l’arme) se sont joints à d’autres responsables politiques, militaires, académiques, religieux ou de la société civile dans une lettre ouverte, publiée le 10 juin, qui appelle le président américain Joseph Biden et le président russe Vladimir Poutine, à l’occasion de leur sommet en Suisse le 16 juin, à réduire les tensions entre leurs deux pays et les risques d’un affrontement nucléaire et à  se réengager dans le but d’un monde délivré de (sans) l’arme nucléaire.

Cette lettre ouverte, qui compte déjà plus 900 signatures, appelle à ce que les deux dirigeants s’engagent conjointement “ à ne pas utiliser les armes nucléaires en premier, quelles que soient les circonstances, et d'en faire une étape clé vers la réalisation de l'objectif de l’ONU visant à l’élimination totale des armes nucléaires.”. Cette lettre reste ouverte aux signatures jusqu’au 14 juin, peu avant le sommet. Cliquez ici pour signer.

D’autres actions parlementaires

La lettre ouverte aux présidents Biden et Poutine est le témoin d’une inquiétude croissante à propos d’un conflit entre les Etats dotés de l’arme nucléaire, ce qui inclut la Russie et les Etats-Unis. En même temps, elle est le résultat d’un mouvement mondial qui appelle à l’adoption de politique de non emploi en premier (No-First-Use) afin d’empêcher tous conflits nucléaires qui résulteraient d’une intensification d’un conflit, d’une erreur de jugement ou bien d’une attaque préventive. La lettre s’accompagne d’ailleurs d’une proposition de loi introduite au Congrès américain par la sénatrice Elizabeth Warren, qui est membre du comité sénatorial des Forces armées, ainsi que par le représentant Adam Smith, président de ce même comité dans la Chambre des représentants.

“Menacer d’utiliser les armes nucléaires en premier contribue à rendre moins sûr les Etats-unis en augmentant les chances d’une mauvaise perception ou d’un accident. Dans une guerre nucléaire, il n’y a pas de vainqueurs, et les Etats-Unis ne devraient jamais en commencer une!”, déclarait la sénatrice.

Par ailleurs, hier le co-président de PNND, le sénateur Ed Markey, et le représentant James McGovern réintroduisaient la loi sur l'accélération des pourparlers sur la limitation des armements (HALT Act en anglais), appelant ainsi à ce que les Etats-unis se relancent dans la négociation de l’arrêt multilatéral des tests, de la production, et du déploiement des armes nucléaires. La date est elle-même symbolique puisqu’elle célèbre la semaine de manifestation historique d'un million de personnes en faveur du désarmement nucléaire dans Central Park à New York en 1982.

“Il y a quarante ans, je me suis joint au million d'Américains rassemblés à Central Park à New York pour exiger un arrêt de la course aux armements de la guerre froide. Ce rassemblement a conduit à la négociation de traités et d'accords de contrôle des armements qui ont éliminé et limité des catégories entières d'armes nucléaires", a déclaré le sénateur Markey. "Il est temps de redémarrer un tel mouvement nucléaire au 21e siècle qui soit adapté à notre monde multipolaire et qui arrête l’amélioration quantitative et qualitative des stocks des puissances nucléaires mondiales."

"La loi HALT nous rappelle qu'il existe un fort soutien du Congrès et de l'opinion publique pour réduire les stocks dangereusement importants d'armes nucléaires américaines et russes", a déclaré William J. Perry, ancien secrétaire américain à la Défense (1994-1997). "Lorsque les présidents Biden et Poutine se rencontreront la semaine prochaine à Genève, ils devront concentrer leur énergie sur le plus grand danger auquel nous sommes confrontés : la guerre nucléaire. Il est temps de passer à l'étape suivante en matière de contrôle des armes nucléaires. Nous remercions le sénateur Markey pour son leadership."

"Les arsenaux nucléaires des États-Unis et de la Russie constituent une menace existentielle pour tout le genre humain et pour nos propres citoyens", a déclaré Cole Harrison, directeur exécutif du Massachusetts Peace Action. "La loi HALT fournit une feuille de route essentielle pour réduire le danger de guerre nucléaire et reprendre des mesures sérieuses pour geler le développement d'armes nucléaires et de ses vecteurs, réduire leurs nombres, ratifier le TICE et donner un coup de fouet diplomatique à tous les États dotés d'armes nucléaires.  Nous devons arrêter la nouvelle course aux armements et mettre un terme à la ruée vers une nouvelle guerre froide avec la Russie et la Chine !"

Pour davantage de citation, cliquez sur le lien :

For additional supportive quotes, see Senator Markey and Rep McGovern reintroduce the HALT Act.