Les législateurs et les experts du désarmement du monde entier se sont rencontrés la semaine dernière à Washington pour demander aux dirigeants des États dotés d'armes nucléaires et d'autres États participants au prochain Sommet sur la sécurité nucléaire de commencer un processus pour obtenir l'abolition totale des armes nucléaires.
Dans un communiqué publié le 27 février, les parlementaires et les experts du désarmement se sont félicités de la tenue du Sommet sur la sécurité nucléaire, lequel vise à prévenir l'acquisition d'armes nucléaires ou de matériel de fabrication de bombes par des organisations terroristes, ajoutant que cela ne serait seulement possible que « par l'abolition des armes nucléaires à l'échelle mondiale que ce risque sera éliminé ».
Les législateurs se sont réunis à Washington pour l'assemblée annuelle des Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement (PNND), un réseau mondial de législateurs qui travaillent de concert pour réduire les risques des armes nucléaires, empêcher la prolifération et instaurer un monde pacifique et sûr, débarrassé des armes nucléaires.
Le coordinateur international du PNND, Alyn Ware, dans une interview à Inter-Press Service, a noté que « le problème avec le Sommet sur la sécurité nucléaire, c'est qu'il se concentre uniquement sur un tiers du problème : les acteurs non étatiques qui ne possèdent même pas d'armes nucléaires. Il ne traite pas le problème dans son ensemble : les réelles menaces des stocks d'armes et de matériaux des Etats dotés d'armes nucléaires et les risques de prolifération dans d'autres Etats par exemple ».
Le gouvernement néerlandais décrit le Sommet sur la sécurité nucléaire, qui aura lieu à la Haye dans trois semaines, comme « le plus grand rassemblement de ce type jamais vu dans le pays ». 58 dirigeants du monde entier, 5000 délégués et 3000 journalistes sont attendus. Il s'agit du troisième, dont le premier avait été initié par le président Obama après son discours historique de Prague en 2009.
Alors que le discours de Prague annonçait la vision et l'engagement de parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires, Renée Jones-Bos, Secrétaire général du Sommet de la Haye sur la sécurité nucléaire, a déclaré que le Sommet n'était pas sur le désarmement nucléaire, ou même sur la prolifération nucléaire, mais seulement sur « ... les matières nucléaires voyous. Il s'agit de veiller à ce que le matériel ne tombe pas entre de mauvaises mains ».
Alyn Ware a répondu qu’ « en ce qui concerne les armes nucléaires, on ne peut pas parler de bonnes ou de mauvaises mains. La Cour internationale de Justice (CIJ) a confirmé il y a longtemps que la menace ou l'emploi d'armes nucléaires est illégal, peu importe qui les possède ou les utilise (Etats ou acteurs non étatiques), et qu'il existe une obligation de parvenir à un désarmement nucléaire complet. Il est quand même ironique de penser que les acteurs du sommet ignorent la conclusion rendue, dans la même ville, par la plus haute juridiction mondiale ».
Air Jordan 1Le communiqué publié à l'issue de l'Assemblée du PNND déclare qu'un engagement politique fort est nécessaire pour mettre fin au risque d'utilisation des armes nucléaires par un terroriste - ou un Etat - par accident, erreur de calcul ou intention. Ce n'est que par l'élimination totale des armes nucléaires que ce risque pourra être éliminé. Nous croyons que la réalisation de ce bien commun mondial nécessite des efforts à tous les niveaux - local, national et mondial. Toutefois, l'impératif existentiel de mettre fin à la menace des armes nucléaires exige un engagement politique, de la coopération et de l'action.
Nous vous invitons donc à vous engager à inscrire des travaux pour atteindre l'élimination universelle - et légalement vérifiable - des armes nucléaires dans l'ordre du jour de votre prochaine réunion. Si ce processus ne peut pas se faire lors du Sommet, nous vous conseillons vivement d'établir un processus parallèle à un niveau politique.
Nous nous engageons à soutenir ces efforts dans nos organes législatifs respectifs.