Contexte
L'inquiétude croissante au sujet du programme iranien d'enrichissement de l'uranium et la possibilité pour cet Etat de se doter de l'arme nucléaire a incité les Nations Unies, l'Union européenne et les différents gouvernements nationaux à imposer des sanctions à l'Iran. Ce contexte laisse libre cours à des spéculations - en particulier de la part d'Israël et des Etats-Unis, sur l'utilisation possible de la force préventive contre les installations iraniennes d'enrichissement d'uraniu
Toute tentative iranienne pour acquérir des armes nucléaires déclencherait probablement une prolifération dans la région (Voir Saudi royal warns that Mideast could face nuclear arms race, Associated Press, 26 janvier 2012) et ferait reculer le processus de paix au Moyen-Orient qui se trouve déjà en difficulté.
L'Iran continue de faire partie du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP ). Il affirme qu'il n'a pas l'intention de développer des armes nucléaires, et le chef suprême, Ayatollah Ali Khamenei a émis une fatwa estimant que les armes nucléaires étaient anti- islamiques (Voir Iran issues anti-nuke fatwa, World War 4 Report, 8 décembre 2005).
Cependant, les récentes révélations indiquent que l'Iran effectue des recherches sur le nucléaire, associées au manque de transparence de cet Etat sur son programme d'énergie nucléaire envers l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA ), (Voir Iran's Nuclear Program, New York Times, 26 janvier 2012).
L'appel au renforcement des sanctions contre l'Iran est donc compréhensible. Cependant, un certain nombre d'analystes affirment que les sanctions et les menaces du recours à la force sont contre-productives, à moins qu'elles ne s'appliquent de manière non-discriminatoire à tous les Etats actuels et potentiels qui aspirent à l'arme nucléaire dans la région et qu'elles soient associées à une meilleure mise en œuvre des obligations prévues par leTNP en matière de désarmement nucléaire.
Mettre l'accent sur les supposées capacités nucléaires iraniennes tout en ignorant les programmes d'armes nucléaires des pays voisins et les menaces permanentes d'autres États dotés d'armes nucléaires, consiste surtout à renfoncer le régime intransigeant de l'Iran - en poussant le pays vers la dissuasion nucléaire qui pourrait alors la considérer comme une option de sécurité (voir Preventing a Nuclear Iran, Peacefully, Shibley Telhami et Steven Kull, New York Times, 15 janvier 2012).
L'utilisation de la force pour détruire de façon définitive les installations d'enrichissement d'uranium iraniennes ne pourrait pas empêcher la détermination de l'Iran à continuer son programme de recherche nucléaire et pourrait conduire à une guerre régionale, ce qui ne ferait qu'amplifier le recours à la dissuasion nucléaire par l'Iran mais aussi par d'autres Etats du Moyen-Orient. (Voir Former Mossad chief:Israeli attack on Iran must be stopped to avert catastrophe.
Le ralliement des gouvernements au processus parrainé par les Nations Unies pour l'établissement d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive serait une alternative plus prometteuse pour prévenir la prolifération dans cette région. (Voir Preventing a Nuclear Iran, Peacefully). Un récent sondage a indiqué que la majorité de l'opinion publique israélienne était plus favorable à une approche diplomatique qu'au recours à la menace ou l'emploi de la force contre l'Iran.
Suite à la résolution unanime de l'Assemblée générale des Nations Unies et à la décision adoptée par consensus lors de la Conférence d'examen du TNP de 2012, l'Organisation des Nations Unies (en collaboration avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie - et en consultation avec les pays du Moyen-Orient) a nommé le finlandais Jaakko, Jaajava, comme facilitateur pour commencer le processus diplomatique pour la création d'une zone exempte d'armes nucléaires. La Finlande accueillera une conférence de haut niveau qui réunira tous les pays de la région.
Une zone régionale exempte d'armes de destruction massive pourrait non seulement renforcer les engagements de non-prolifération et les mécanismes applicables à tous les pays de la région mais aussi garantir aux Etats dotés de l'arme nucléaire qu'ils ne soient pas menacés d'une attaque nucléaire de la part des pays de la zone - une exigence de sécurité importante qui mettrait un terme à la prolifération, puisque cela amputerait les doctrines de dissuasion nucléaires adoptées par certains pays.
L'établissement d'une telle zone serait assez difficile et prendrait un certain temps. Il s'agirait probablement de mettre en place un processus progressif qui comprendrait des mesures de renforcement de la confiance, telle que la ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires par tous les États de la région, et sa reconnaissance diplomatique par tous les États de la région. Ces mesures de sécurité pourraient non seulement faire avancer le processus visant à la mise en place d'une zone exempte d'armes de destruction massives, mais aussi donner un nouvel élan au processus de paix israélo-palestinien et renforcer le cadre de paix et de sécurité régionale dans son ensemble. La volonté politique et l'ouverture des négociations constituent deux éléments fondamentaux. Les parlementaires ont un rôle clé pour susciter une volonté politique et pour assurer des négociations de bonne foi (Voir Parliamentarians vital in supporting weapons-free-Middle East, PNND, 20 octobre 2011).
Les parlementaires ont été actifs dans la création de zones exemptes d'armes nucléaires dans d'autres régions, telles que celles pour l'Antarctique, l'Amérique latine et les Caraïbes, le Pacifique Sud, l'Afrique, l'Asie du Sud-Est et l'Asie centrale. La plupart de ces zones ont été difficiles à réaliser, y compris les pays ou territoires qui ont participé à des essais nucléaires et qui ont déployé des doctrines de dissuasion nucléaire. Cette expérience pourrait notamment aider à surmonter les difficultés qui accompagner la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient.
Nous vous prions de bien vouloir communiquer vos actions à info@pnnd.org.
Pour de plus amples informations:
- Jaakko Jaajava, de la Finlande, est nommé facilitateur de la Conférence de 2012 pour un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive
- La Finlande accueillera une conférence en 2012 sur le Moyen-Orient et sur l'instauration d'une zone exemple d'armes nucléaires, Communiqué de presse du Secrétaire général des Nations Unies
- A Nuclear Free Zone in the Middle East, Realistic or Idealistic, Special Issue of the Palestine-Israel Journal, Vol.16 No.34 2010
- Charting a Diplomatic Path On the Iran Nuclear Challenge, by Peter Crail, Arms Control Association, 25 janvier 2012
- The Long Journey Toward A WMD-Free Middle East, Special Issue of Arms Control Today, septembre 2011
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